La position du président indonésien Joko Widodo est claire : la lutte contre la drogue dans le pays est une priorité, explique notre correspondante à Jakarta Marie Dhumieres. Il faut une thérapie de choc pour faire face à ce problème, et cela passe par l’exécution des trafiquants de drogue. Qu’ils soient étrangers n’y change rien.
En janvier, cinq étrangers ont été exécutés. Huit autres, dont Serge Atlaoui, pourraient l’être très prochainement. Aucune date n’a été donnée pour l’instant, mais selon le porte-parole du procureur général, l’annonce pourrait être faite après la conférence de Bandung, qui se termine ce vendredi.
Peu d’espoir donc d’un changement de position du gouvernement indonésien, malgré les pressions internationales. L’Australie, dont deux ressortissants sont aussi sur la liste des prochaines exécutions, supplie l’Indonésie d’épargner ses ressortissants depuis des mois. Canberra a même proposé un échange de prisonniers, ou encore de payer les frais de prison à vie de ses ressortissants.
La diplomatie française espère toujours
Rien n'y fait. Le président Widodo, qui est largement soutenu par les Indonésiens sur ce dossier, reste déterminé et complètement sourd aux appels des gouvernements étrangers.
François Hollande a néanmoins lancé ce mercredi 22 avril « un appel » à l'Indonésie pour que Serge Atlaoui ne soit pas exécuté. Son exécution « serait dommageable pour l'Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle », a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée avec son homologue ukrainien, Petro Porochenko.
« Défendre Serge Atlaoui, c'est rappeler la ferme opposition de la France à la peine de mort », a commenté le Premier ministre français Manuel Valls ce mercredi sur Twitter. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a convoqué l'ambassadeur d'Indonésie ce mercredi après-midi.
Quant à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui était l'invitée de Mardi politique sur RFI la veille, elle garde l'espoir : « La France peut faire des pressions diplomatiques et c'est d'ailleurs le cas », explique-t-elle. Et de préciser : « Compte tenu de ces interventions au plus haut niveau, je pense que la France va obtenir satisfaction. En tout cas, il faut le souhaiter. »