Ce n'est pas la première fois que la France prend la défense de Serge Atlaoui. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà reçu l'ambassadeur d'Indonésie à Paris. Il lui avait fait part de son « extrême préoccupation ». Et il avait demandé à l'Indonésie d'examiner le dossier « sans précipitation ».
Mais avec les avertissements de l'ambassadrice de France à Jakarta, on franchit un palier. Corinne Breuzé a rappelé que Serge Atlaoui a été condamné en tant que chimiste, alors qu'il est en réalité technicien soudeur. Elle a aussi fermement réaffirmé que la France était opposée à la peine de mort, quels que soient le lieu et les circonstances.
Si la France durcit le ton, c'est probablement parce que la situation est de plus en plus urgente. Le nouveau président indonésien, Joko Widodo, élu en octobre dernier, se veut intransigeant face au trafic de drogue. Il estime que son pays est dans une situation d'urgence face aux produits stupéfiants qui font des dizaines de morts chaque jour.
En janvier, cinq étrangers dont deux Néerlandais ont déjà été exécutés. Et deux Australiens ont vu leur recours en grâce rejeté il y a dix jours. Serge Atlaoui est sur la liste des prochains étrangers à être fusillés. Il attend toujours la révision de son procès. C'est son dernier recours.