Avec notre correspondante à Jakarta, Cléa Broadhurst
Les juges n’ont pas pris de décision finale sur le dossier de Serge Atlaoui, âgé de 51 ans, lors de cette première audience. Il y aura une signature de documents envoyant le dossier en Cour suprême, le 25 mars prochain. La présidente de la juridiction a refusé d’entendre les témoins de la défense, une grande déception pour l’avocate indonésienne, Nancy Yuliana. Elle comptait sur ces témoins pour innocenter son client.
Selon elle, le dossier de Serge Atlaoui n'est pas traité de manière juste, car les Indonésiens qui ont été arrêtés en même temps que lui, notamment un électricien et un agent de sécurité qui travaillaient dans l’usine d’acrylique où la rafle a eu lieu, ont déjà été libérés.
Mais Sabine Atlaoui, la femme du condamné français ne désespère pas : « Des témoins faisaient partie de l’affaire, on attendait beaucoup aussi de leurs témoignages. Là, maintenant, on va devoir faire sans, alors que notre espoir passait aussi par le témoignage. Ce n’est pas seulement par le témoignage de mon mari et du travail de son avocate. Il y a des gens qui sont autour, il y a des témoins. Vous dire que l’on est complètement rassuré, non. Non, ça on ne l’est pas. Maintenant, vous dire que l’on n’a plus d’espoir, ça je ne pourrais pas non plus vous le dire. On va continuer à se battre et on ira jusqu’au bout. Je continue à croire en la justice indonésienne pour que la vérité sorte et que mon mari soit reconnu innocent. »
Les autorités indonésiennes ont expliqué qu’elles voulaient expédier tous les dossiers des prisonniers sur la liste des exécutions, mais que ces dernières n’auraient pas lieu tant que tous les appels en cours ne seraient pas traités.