Indonésie: le Français Serge Atlaoui devant le tribunal

Le Français Serge Atlaoui, condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue en Indonésie, a obtenu sa demande de révision pour son procès. Il comparaissait pour sa première audience de révision ce mercredi 11 mars, devant le tribunal de Tangerang, dans la banlieue de Jakarta. Ce recours était la dernière tentative de ses avocats pour lui éviter la peine capitale. A l'issue de l'audience, la cour n'a pas rendu de verdict définitif, mais a fixé une nouvelle audience le 25 mars.

Avec notre correspondante à JakartaCléa Broadhurst

Les juges n’ont pas pris de décision finale sur le dossier de Serge Atlaoui, âgé de 51 ans, lors de cette première audience. Il y aura une signature de documents envoyant le dossier en Cour suprême, le 25 mars prochain. La présidente de la juridiction a refusé d’entendre les témoins de la défense, une grande déception pour l’avocate indonésienne, Nancy Yuliana. Elle comptait sur ces témoins pour innocenter son client.

Selon elle, le dossier de Serge Atlaoui n'est pas traité de manière juste, car les Indonésiens qui ont été arrêtés en même temps que lui, notamment un électricien et un agent de sécurité qui travaillaient dans l’usine d’acrylique où la rafle a eu lieu, ont déjà été libérés.

Mais Sabine Atlaoui, la femme du condamné français ne désespère pas : « Des témoins faisaient partie de l’affaire, on attendait beaucoup aussi de leurs témoignages. Là, maintenant, on va devoir faire sans, alors que notre espoir passait aussi par le témoignage. Ce n’est pas seulement par le témoignage de mon mari et du travail de son avocate. Il y a des gens qui sont autour, il y a des témoins. Vous dire que l’on est complètement rassuré, non. Non, ça on ne l’est pas. Maintenant, vous dire que l’on n’a plus d’espoir, ça je ne pourrais pas non plus vous le dire. On va continuer à se battre et on ira jusqu’au bout. Je continue à croire en la justice indonésienne pour que la vérité sorte et que mon mari soit reconnu innocent. » 

Les autorités indonésiennes ont expliqué qu’elles voulaient expédier tous les dossiers des prisonniers sur la liste des exécutions, mais que ces dernières n’auraient pas lieu tant que tous les appels en cours ne seraient pas traités.

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