Serge Atlaoui, un Français de 51 ans, a été condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue. Après le rejet de la demande de grâce par le président indonésien, il risque d’être exécuté dans les jours ou les semaines à venir. Sur internet, les réactions à sa condamnation sont assez mitigées car les Indonésiens sont très intransigeants lorsqu’il s’agit d'affaire de drogue. Beaucoup demeurent favorables à la peine de mort, surtout dans trois cas spécifiques : la drogue, la corruption au sein du gouvernement et le terrorisme.
La grande différence de la mobilisation sur internet avec d’autres médias est que les réseaux sociaux restent l’outil où chacun peut exprimer son opinion et lancer un débat. Andreas Harsono, le représentant de Human Rights Watch en Indonésie, explique la nécessité d’utiliser ces réseaux, tout en étant extrêmement prudent dans la façon de relayer les propos sur internet. « Internet peut jouer un grand rôle en Indonésie, c’est un outil très percutant et les campagnes sur les réseaux sociaux ont beaucoup de succès, explique t-il. Il y a de nombreux débats et controverses sur ces réseaux ».
Il modère toutefois son propos : « La télévision, les journaux, ce sont des médias qui ont des garde-fous, des éditeurs, alors que sur les réseaux sociaux, il n’y a pas cette présence. Ca peut se déchaîner, et ça peut devenir un tsunami, détruisant la société. Les rôles modèles sont donc importants ». D'autant plus que le rôle des réseaux sociaux n’est pas prendre à la légère en Indonésie : le pays compte plus de 20 millions d’utilisateurs Twitter, et Jakarta, sa capitale, est la ville du monde la plus active sur ce réseau social.