Dilma Rousseff est furieuse, plus précisément la présidente brésilienne est « angoissée et indignée » que Jakarta ait ignoré ses appels répétés à la clémence. Cette application de la peine de mort « affecte gravement les relations entre nos deux pays », a indiqué un porte-parole. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères se dit, de son côté, « extrêmement triste » et « de tout cœur avec les familles » des six personnes exécutées.
L’Indonésie avait suspendu ces exécutions en 2008 avant de les reprendre en 2013, peu avant l’élection du nouveau président Joko Widodo qui a promis de faire des droits de l’homme une priorité. « L’exécution de ces six personnes viole ces engagements », regrette l'ONG Amnesty International.
Mais le président indonésien avait prévenu dès son arrivé au pouvoir qu’il n’y aurait « aucune possibilité de clémence » pour les condamnés, affirmant que le pays est en « état d’urgence » en matière de drogue. Selon les autorités, jusqu'à 50 personnes meurent chaque jour dans le pays suite à leur addiction.
Soixante personnes sont aujourd’hui dans le couloir de la mort en Indonésie pour des affaires liées à la drogue. La moitié de ces détenus sont des étrangers, dont un Français condamné en 2007 à la peine capitale pour avoir travaillé dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy. De source diplomatique française, on précise que Paris est toujours mobilisé pour que cette exécution n'ait pas lieu.