Avec notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner
Dans les rues de Kaboul, la population n’a qu’un espoir : retrouver la sécurité et la paix qui l’accompagne. Une situation que l’Afghanistan n’a plus connue depuis 35 ans.
Pour se protéger de la poussière et des gaz d’échappement de la capitale, Abdul Qadir arbore un large masque anti-pollution qui lui couvre les deux tiers du visage. Ce vétéran de l’armée afghane est absolument convaincu de l’intérêt du déplacement présidentiel à Washington. « Ce voyage est très important parce que l’Afghanistan a toujours besoin du soutien des Etats-Unis, notamment dans les domaines militaires et sécuritaires. A mon avis, se rendre là-bas est essentiel pour assurer la prospérité du peuple afghan », estime-t-il.
A 26 ans, Ahmad a, lui, encore en tête les nombreux déplacements de l’ancien président Hamid Karzaï chez l’allié américain. Ce qui rend le jeune banquier particulièrement dubitatif. « La clé de la paix en Afghanistan, ce sont les Etats-Unis seuls qui la détiennent. Ce genre de voyage est assez démagogique. Nos dirigeants font juste semblant d’essayer de ramener la paix », affirme-t-il.
Mais Ashraf Ghani n’est pas Hamid Karzaï et ses relations avec Washington sont bien plus apaisées. Une différence d’homme qui parvient ainsi à faire lever, à propos de l’avenir du pays, un léger vent d’espoir dans les rues poussiéreuses de la capitale.