Le président afghan à Washington pour négocier le retrait des troupes

Le président afghan Ashraf Ghani est en visite officielle aux Etats-Unis, moins d'un an après son élection. Au cours de sa visite de quatre jours, le chef de l'Etat devrait demander à Barack Obama et au Congrès de ralentir le retrait des troupes américaines. 10 000 soldats sont actuellement dans le pays, la moitié devrait se retirer à la fin de l'année, un retrait qui devrait être total en 2017.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Le président afghan souhaite que les Etats-Unis ralentissent le retrait de leurs troupes. Ce sera la principale requête présentée au cours de cette visite. Certes, la Maison Blanche souligne le bon climat qui règne désormais entre Washington et Kaboul. L'époque Karzaï est bien terminée, dit-on ici. Ashraf Ghani est ce lundi à Camp David, pour des réunions avec différents ministères, il sera à la Maison Blanche mardi, et s'exprimera devant le Congrès mercredi.

Les Américains ont soigné cette visite, et le président afghan a l'intention de les remercier pour « les sacrifices consentis dans son pays ». Il va rencontrer des anciens combattants et effectuera une visite chargée de signification au cimetière militaire d'Arlington.

Mais Jeff Eggers, chargé du dossier afghan à la Maison Blanche, le reconnait : le principal sujet de discussion sera ce que, pudiquement, l'équipe Obama appelle la « flexibilité » du retrait d'Afghanistan. L'opinion publique américaine y est hostile alors que président afghan met en avant une menace terroriste, qui, dit-il, pourrait submerger son armée, et devenir un facteur de déstabilisation mondiale. Barack Obama devrait trancher cette question dans la semaine.

 Des intérêts communs

Il n'y a pas eu d'attaques terroristes sur le territoire américain, nous avons été la ligne de front, explique Ashraf Ghani dans un entretien à la chaîne CNN : « Ce qui mérite d'être souligné, c’est qu'alors qu'une tragédie nous a rapprochés, il y a des informations connues de tous et qui peuvent être expliquées clairement : si les menaces auxquelles nous faisons face au quotidien venaient à nous submerger, elles mettraient en danger le monde entier. »

Et le président afghan poursuit : « Les expériences en Irak, en Syrie, au Yémen, en Libye, sont aujourd'hui des exemples qu'il faut comprendre et dont il faut tirer les leçons. Quand un partenaire ne croit pas à l'unité, à la bonne gouvernance, et quand sa propre responsabilité n'est pas engagée, la situation dégénère complètement. » 

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