Avec notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner
Elle s’appelait Farkhunda. Depuis jeudi, les photos de son visage ensanglanté, les images filmées au téléphone portable de la foule la battant à mort puis celles de son corps incendié, circulaient abondamment à la télévision afghane et sur les réseaux sociaux.
Ce dimanche pourtant, de nouvelles images sont venues les remplacer. Celles d’une foule de centaines de personnes assistant à son enterrement à Kaboul et notamment de femmes - ce qui est très rare en Afghanistan - portant le cercueil de la défunte jusqu’au cimetière.
Au lendemain du meurtre de la jeune femme, le président Ashraf Ghani avait exigé une enquête et condamné un acte, selon ses propos, « clairement en contradiction avec la charia et le système de justice islamique ». Ce dimanche, des représentants de l’Etat, membres du Parlement et responsables du gouvernement, ont eux assisté aux funérailles.
Accusés de ne pas être intervenus au moment des faits, plusieurs policiers ont été suspendus tandis qu’une dizaine d’assaillants présumés ont été arrêtés.