Avec notre envoyée spéciale au Vanuatu, Caroline Lafargue
Pam a continué à faire des victimes après son passage. Deux femmes ont été tuées par l’écroulement du mur d’une église où elles avaient trouvé refuge. Le réseau de téléphones portables n’a été rétabli qu’à Port-Vila et, à défaut de pouvoir parler aux survivants dans les îles éloignées de la capitale, les secours font des reconnaissances aériennes pour se rendre compte de l’étendue des dégâts et établir des priorités.
Ils ont commencé par Tanna, l’île située à une centaine de kilomètres au sud de Port-Vila, qui était toute proche de l’œil du cyclone. Les dégâts sont considérables et une première équipe humanitaire a pu atterrir lundi 16 mars. Au nord, une équipe de dix médecins allemands et australiens se dirige actuellement vers l’île de Santo et les îles voisines, particulièrement Pentecôte, qui est encore inexplorée et où les autorités s’attendent à de gros dégâts et de nombreux blessés.
En tout, 70% des Vanuatais ont été déplacés par Pam et une grave crise alimentaire se profile. Les jardins vivriers ont été détruits par le cyclone et 80% de la population dépend de l’agriculture de subsistance. Alice Clements, coordinatrice de l'Unicef, basée à Port-Vila, se dit de plus en plus inquiète à mesure que la situation se précise. Ci-dessous, ses explications :
« Les récoltes ont été détruites intégralement, ils n'ont plus rien à manger pour survivre. Dans les mêmes îles où il n'y a plus de nourriture, il n'y a pas non plus d'eau potable, d'électricité et les gens n'ont plus d'abris. La tempête a tout détruit. Avant tout, nous avons besoin d'eau, mais aussi de nourriture et d'assistance médicale. Les hôpitaux sont surchargés. Dans la plupart des 65 îles habitées, aucun avion ne peut se poser. Il faut utiliser un hélicoptère ou bien s'y rendre par bateau. Pour venir en aide aux gens qui en ont le plus besoin, il faut une logistique extrêmement complexe. »