Les étudiants menaçaient de forcer le barrage ce matin s'ils n'étaient pas autorisés à poursuivre leur marche. Vers 10h ce mardi matin, les autorités locales donnaient leur feu vert, ils pourraient se rendre à Rangoon, mais sans slogans ni banderoles. La situation a dégénéré. Les étudiants ont décidé d'avancer, la police les a dispersés à coups de matraque et poursuivis dans le monastère et alentour. Bilan plusieurs blessés, soixante-dix arrestations selon un bilan des orces de l'ordre. 114, selon Associated press.
Les étudiants, qui protestent depuis des mois, ont entamé leurs marches le 20 janvier dernier. Ils demandent notamment la décentralisation du système éducatif, la protection de l'activité syndicale et le droit à un enseignement dans les langues des minorités.
Jusqu'ici, le mouvement avait été toléré. Et ce recours à la force, à Letpadan comme à Rangoon, marque un revirement inquiétant. Si un accord n'est pas trouvé avec les étudiants, c'est tout le processus de transition qui pourrait en pâtir. Dans le passé les étudiants ont été à l'origine de soulèvements massifs de la population contre la junte militaire. Celui de 1988, s'était terminé dans un bain de sang. Or la Birmanie est à quelques mois d'élections cruciales pour la démocratisation entamée par le président Thein Sein, une démocratisation suivie de près par la communauté internationale.