Birmanie: la police réprime une manifestation étudiante

Est-ce le retour aux méthodes de l’ancien régime militaire en Birmanie ? La police a utilisé la violence pour disperser une manifestation, ce jeudi 5 mars dans l'après-midi, en plein centre de Rangoon, la plus grande ville du pays. Des étudiants manifestaient contre une loi sur l’éducation, qu’ils jugent trop centralisatrice et trop peu libérale. Plusieurs dirigeants du mouvement ont été arrêtés.

Avec notre correspondant à Rangoon,  Rémy Favre

Coups de bâtons, manifestants poussés dans des fourgons... Des policiers ont chargé environ 200 étudiants qui protestaient devant la mairie de Rangoon jeudi 5 mars. Certains manifestants ont été blessés, d’autres arrêtés.

Leur mouvement a débuté le 20 janvier, quand plusieurs groupes d’étudiants ont décidé de traverser une partie du pays, à pied, pour protester contre une loi sur l’éducation votée en fin d’année dernière. Le texte controversé n’offre pas la possibilité de former des syndicats étudiants ni de suivre un enseignement dans une langue locale de Birmanie. Il ne prévoit pas non plus d’autonomie pour les universités.

Peu avant l’intervention des policiers à Rangoon, des hommes en civil identifiables à leurs brassards rouges ont provoqué les étudiants. C’est la première fois que des forces de l’ordre en civil participent à la répression d’un mouvement pacifique depuis la fin du régime militaire en 2011. Le processus de réformes démocratiques est à l’arrêt et de plus en plus de conflits sociaux se règlent par le recours à la force dans le pays.

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