Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
« Le gouvernement ne permettra à aucun groupe religieux de propager la haine contre un autre. Mon gouvernement offrira le même respect pour toutes les religions. » Ces mots du Premier ministre indien étaient attendus depuis des mois.
En décembre, alors que des centaines de musulmans affirmaient avoir été convertis de force et qu'une église venait d'être incendiée dans la capitale, Narendra Modi est resté mué. L'opposition paralyse alors le Parlement, et accuse ce Premier ministre, qui est affilié aux hindouistes, de tolérer ces actes par son silence.
Sa déclaration est aujourd'hui stratégique : son parti, le BJP, vient d'essuyer sa première défaite en neuf mois lors des élections régionales de New Delhi. Beaucoup estiment que ces tensions religieuses ont handicapé le parti et assombri l'aura de popularité dont jouit le Premier ministre jusqu'à présent.
Les représentants catholiques, qui avaient milité contre le BJP dans la capitale, se sont dits « agréablement surpris » par ces mots. Les hindouistes, eux, préfèrent nager à contre-courant. L'un de ces groupes affirme que Narendra Modi réprimandait les missionnaires catholiques qui seraient en Inde pour convertir les hindous.