Avec notre envoyé spécial à Manille, Antoine-Marie Izoard
C’est devant une foule immense de plusieurs millions de fidèles rassemblés sous une pluie battante, que le pape François a célébré la messe au cœur de Manille, là même où Jean-Paul II avait clos les Journées mondiales de la jeunesse il y a 20 ans.
D'après le président de l'Autorité du développement de l'agglomération de Manille, Francis Tolentino, six millions de personnes étaient présentes pour assister à cette messe dans le Rizal Park de la capitale.
Les Philippins étaient souriants malgré la pluie incessante, brandissaient au passage du pape une statue du Santo Niño, l’Enfant-Jésus particulièrement vénéré dans le pays. Le pape François, lui, saluait inlassablement cette marée humaine, la soutane blanche recouverte - comme la veille à Tacloban - d’un poncho jaune.
Célébrant la messe dos à la baie de Manille et à la mer de Chine, en présence du chef de l’Etat Benigno Aquino, le pape a avant tout demandé aux 80 millions de catholiques philippins d’être des « missionnaires » de l’Evangile en Asie et dans le monde entier. Il a aussi déploré que l’homme ait créé des « structures sociales qui entretiennent la pauvreté, l’ignorance et la corruption ».
Il a ainsi dénoncé les « pièges », les « plaisirs éphémères » et les « gadgets » de l’époque actuelle, ainsi que les « attaques insidieuses » contre la famille alors que le gouvernement a adopté un an plus tôt une loi facilitant l’accès à la contraception. Dans un pays que le changement climatique n’épargne pas, il a également déploré que l’homme ait défiguré la beauté de la nature.