Avec notre correspondante à Sidney, Caroline Taïx
Des informations ont commencé à circuler dans les médias sur le déroulement des 16 longues heures de prise d’otage qu'a vécues Sydney lundi 15 décembre. Retranché dans un café de la ville, le ravisseur Man Haron Monis s’est fait appeler « frère » par ses otages. Il a tenté à plusieurs reprises de diffuser ses exigences à l'extérieur.
Les personnes retenues ont dû appeler des médias, envoyer des messages sur Facebook, enregistrer des vidéos... Le ravisseur voulait parler au Premier ministre Tony Abbott et obtenir un drapeau de l’Etat islamique. Les médias disent qu’il s’agissait bien d’une attaque du groupe EI et se sont mis d'accord avec les autorités pour ne pas diffuser les exigences du preneur d'otages, ce qui l'aurait rendu furieux.
Au bout de 16 heures, des otages ont réussi à s’enfuir. Le directeur du café aurait alors tenté de prendre l’arme du ravisseur, mais il a été tué. Et ce sont ces coups de feu qui ont déclenché l’assaut. Toutes ces informations ne sont pas confirmées par les autorités, qui restent silencieuses, en particulier sur le décès des deux otages. Une enquête est en cours.
Une autre question se pose : pourquoi Man Haron Monis n’était-il pas sous surveillance ? Tony Abbott a promis la transparence sur ce point. « Le système n’a pas géré correctement cet individu, il n’y a aucun doute là-dessus », a déclaré le Premier ministre. Car la police et les renseignements savaient qu'il s'agissait d'un homme violent, extrémiste, qui avait prêté allégeance à l'EI.
Soupçonné du meurtre de son ancienne épouse, l'individu était en liberté sous caution. Pour Tony Abbott, c’était avant tout un fou isolé. Le chef du gouvernement australien refuse de faire le moindre lien entre la prise d’otages et l’islam.