Man Haron Monis, de son vrai nom Mohammad Hassan Manteghi Boroujerdi, était âgé de 49 ans. Il se disait religieux et vivait dans le pays depuis 1996. De confession chiite à l'origine, il s'était autoproclamé « cheikh ». Islamiste radical, il avait indiqué sur son site internet, début novembre, son allégeance au groupe Etat islamique.
Il avait déjà été condamné pour avoir envoyé des lettres d’insultes à des familles de soldats australiens tués en Afghanistan. Il était jusqu'à ce dimanche en liberté sous caution dans une affaire de meurtre, celui de son ex-femme. Man Haron Monis était aussi accusé de harcèlement sexuel - il était passé vendredi dernier devant un tribunal pour cette dernière affaire, selon la chaîne australienne ABC.
Lors de son coup de force, Man Haron Monis avait forcé les otages à se relayer devant les fenêtres, s'en servant comme des boucliers humains. Il leur avait aussi fait tendre un drapeau noir portant en arabe la chahada, la profession de foi musulmane, disant « il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète ».
« imprégné d'extrémisme »
Man Haron Monis avait également forcé les clients du café à appeler les médias. Il leur aurait fait dire qu'il avait posé deux bombes dans le café et deux autres dans ce quartier commerçant de Sydney. Il avait aussi demandé à parler au téléphone au Premier ministre Tony Abbott.
Selon ce dernier, le preneur d'otages du Lindt Cafe à Sydney était « imprégné d'extrémisme » et souffrait « d'instabilité mentale ». « Il avait un lourd passé de violences, était imprégné d'extrémisme [religieux, ndlr] et souffrait d'instabilité mentale », a déclaré M. Abbott. Au cours de la prise d'otages, « il a cherché à parer ses actes des symboles du culte morbide de l'EI », l'organisation Etat islamique dont les combattants mènent le jihad en Irak et en Syrie, a-t-il ajouté.
Ce lundi plus de 40 organisations musulmanes australiennes ont condamné la prise d'otages, et un « détournement » de la profession de foi musulmane par des « individus qui ne représentent qu'eux-mêmes », ont-elles souligné.