Le geste du gouvernement indien est destiné à contrer les ambitions de Pékin en mer de chine méridionale. Hanoï a désespérément besoin de renforcer ses défenses maritimes, et est prêt à jouer sur tous les tableaux pour y parvenir. Après la promesse américaine de lever l’embargo sur les armes, après les engagements pris par les Japonais, voici donc la main tendue des Indiens.
New Delhi annonce la vente de navires de patrouilles pour un montant de 100 millions de dollars. C’est pour l’instant la proposition la plus concrète, avec celle de Tokyo. Les Japonais se sont en effet engagés de leur côté à livrer 6 navires aux garde-côtes vietnamiens et aux agents de surveillance des pêches, d’ici à la fin de cette année. Ce nouveau geste intervient dans un contexte de tensions accrues avec Pékin.
Frontière maritime
Le gouvernement vietnamien a vu ainsi d’un très mauvais œil la construction récente d’une piste d’atterrissage sur un îlot inhabité de l’archipel des Paracels, les îles Hoang Sa en vietnamien (Xisha en mandarin), passées sous le contrôle de Pékin dans la bataille navale éclair du 19 janvier 1974. Le Vietnam ne craint pas les guerres sur son territoire, mais se méfie depuis des combats à sa frontière maritime. Les nationalistes commémorent ainsi chaque année la mort de marins vietnamiens dans l’attaque chinoise d’une île des Spratleys en 1988, alors contrôlée par le Vietnam.
Mais pas question de couper totalement les ponts avec le puissant voisin chinois. Le conseiller d’Etat, Yang Jiechi, était à Hanoï il y a deux jours. La Chine a prévenu qu’elle refusait toute ingérence dans ses relations avec le Vietnam.
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