Hong Kong: premiers pourparlers sans réelle issue

La rencontre était très attendue à Hong Kong. Après trois semaines de manifestations dans l'ancienne colonie britannique, les discussions n'avaient jamais pu se tenir. Pour la première fois, les deux camps se retrouvent autour de la table. La rencontre est retransmise en direct à la télévision. Des milliers de Hongkongais ont fait le déplacement pour suivre ensemble ces discussions.

A la nuit tombée mardi 21 octobre, dans le quartier d'Admiralty à Hong Kong, des milliers de manifestants étaient rassemblés devant des écrans géants retransmettant en direct cette première rencontre entre le gouvernement local et les étudiants pro-démocratie, commente notre envoyée spéciale à Hong Kong, Heike Schmidt

Malgré la foule présente, l'optimisme était au plus bas quant à l'issue de cette rencontre car chaque parti campe sur ses positions. Les étudiants, qui réclament un suffrage universel libre, et le gouvernement local, qui ne veut pas céder - qui ne peut pas vraiment céder - tant que Pékin ne donne pas son feu vert. « L'occupation est illégale », a répété Carrie Lam, la numéro deux du gouvernement.

Timide avancée

Après une heure de discussions, la représentante du gouvernement a accepté de soumettre un nouveau rapport aux autorités constitutionnelles de Pékin, pour leur faire part de l'évolution de la situation. Réponse du leader étudiant Alex Chow : « à quoi cela va-t-il servir ? »

Sur le fond des revendications, le gouvernement n'a pas montré de signe de conciliation. Carrie Lam a rappelé que Hong Kong n'était pas une entité indépendante et que ce sont les autorités de Pékin qui décident en matière constitutionnelle, et elles ne cèderont pas sur le volonté de sélectionner les candidats aux élections de 2017.

Démocratie

La seule indication d'une avancée possible est venue de l'extérieur, du chef de l'exécutif, absent de la rencontre car les étudiants refusent de lui parler. Les seules négociations possibles porteront sur « la composition du comité qui sélectionnera les candidats », a-t-il déclaré. Même si une porte de sortie est entrouverte, cela ne répond pas à la demande du mouvement et ne résoudra probablement pas la crise. Les étudiants l'ont clairement fait comprendre pendant ces deux heures, pour eux la question est plus large, c'est la définition même d'une société démocratique qui est en jeu.

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