A la Une: Hong kong, le printemps des parapluies

Le mouvement de contestation étudiant qui prend de l'ampleur à Hong Kong est à la Une. Libération appelle ça : Le Printemps de Hong Kong, avec en pleine page un jeune manifestant, au milieu des gaz lacrymogènes, un masque à gaz sur la tête qui tient à bout de bras les fameux parapluies, symbole de cette contestation. Ces fameux parapluies qui servent à se protéger de la pluie dans cette ville humide, mais aussi aujourd'hui des gaz au poivre lancés par la police. « Le régime de Pékin craint d'ailleurs tellement que cette vague démocratique initiée par les étudiants s'étende au reste de la Chine, qu’il semble de moins en moins savoir comment s'y prendre ». En tous les cas, c'est ce qu'on comprend, à lire le reportage de son envoyé spécial Philippe Grangereau. A l'en croire, les forces de l’ordre se sont faites pratiquement invisibles hier, laissant la rue à la contestation, évacuant même certains sites à l’approche des foules joyeuses et revendicatrices qui exigent un scrutin pleinement démocratique en 2017. Alors Libé nous brosse le portrait du jeune, très jeune leader du mouvement « Occupy Central ». Joshua Wong Chi-fung, petit génie précoce de la politique de 17 ans, est devenu la bête noire du régime communiste chinois. A 15 ans, en 2012, il fondait Scholarism, le syndicat d’étudiants et de lycéens qu’il a fondé en 2012, c'est ce syndicat qui a donné le coup d’envoi du mouvement de désobéissance civile qui secoue Hong kong.

Libération le présente comme « un ado maigrichon chaussé de lunettes en écailles noires, qui s’exprime avec la détermination d’un orateur accompli ». Et vous allez voir que ce jeune trublion a tout pour plaire, son premier fait d'arme ? Il avait combattu il y a deux ans contre l’introduction de cours de « patriotisme » dans les écoles primaires et secondaires, qui venait d’être annoncée par le gouvernement hongkongais. Des cours qui passaient sous silence la grande famine de 1958-1962 qui a fait 45 millions de morts, les persécutions de la Révolution culturelle (1966-1976) et la répression de Tiananmen en 1989. On le voit aussi à la Une du Figaro, le jeune Joshua, silhouette frêle, micro à la main, point levé. Et c'est vrai qu'il fait un peu fragile face au mastodonte étatique du PC chinois, et même à côté de son immense président, en taille. Le Figaro revient sur cette cérémonie retransmise hier à la télévision, lors du 65 ème anniversaire de la république populaire, où le président chinois Xi Jinping affichait une sérénité imperturbable. Il est vrai que la chaine d'Etat ne prête pas beaucoup d'attention à cette contestation. Hier, la cérémonie a été retransmise en intégralité par la CCTV. « Les téléspectateurs n'ont pas vu la moindre image de ­Hongkong agitée par la fronde démocratique, lit-on. Sur le continent, des millions de Chinois restent dans l’ignorance des événements qui agitent Hongkong. »

Syrie : l’assaut de Daech sur Kobane

Le Parisien revient sur la bataille de Kobane en Syrie, entre soldats kurdes et les djihadistes du groupe Etat islamique. A l'heure où nous parlons, Kobane, située à la frontière turco-syrienne est tombée aux mains des djihadistes. Le Parisien évoque ce matin cette bataille décisive, et nous explique en quoi il s'agit d'une localité stratégique. En s'en emparant, les jihadistes vont pouvoir contrôler « toute la bande territoriale d'un seul tenant dans le nord de la Syrie ». Les combattants kurdes moins nombreux défendaient farouchement la ville selon Le Parisien. Hier, l'aviation américaine a mené plusieurs raids pour tenter de desserrer l'étau mais apparemment sans succès. 160 000 civils ont déjà quitté la zone, traversant dans des conditions chaotiques la frontière avec la Turquie. Jamais un groupe terroriste n'avait autant effrayé les Occidentaux, constate encore Le Parisien qui revient longuement sur ce qu'il appelle « la drôle de guerre de la France ». La France a décidé d'envoyer trois nouveaux Rafale pour participer aux frappes contre l'organisation jihadiste EI. Mais le bilan des frappes reste très modeste, l'aviation tricolore n'a frappé qu'à deux reprises l'Etat islamique et qu'en Irak, tandis que les F16 américains sont déjà intervenus plus de 200 fois en Irak, et 20 fois en Syrie. La France est en guerre, selon François Hollande, mais sa participation est minime, selon Le Parisien. Ce n'est pas la zone d'influence traditionnelle du renseignement tricolore. « On ne va pas gagner par une campagne aérienne », lâche un conseiller d'Elysée, qui laisserait croire que la position française hostile jusque-là à une intervention terrestre est en train d'évoluer selon Le Parisien.

France : Un budget optimiste ?

Autre sujet d'actualité, le budget 2015 présenté hier par le gouvernement. L'Humanité constate au passage une légère progression des crédits en matière de défense, même si les suppressions d'emplois dans les armées sont confirmées, 7500 personnes l'année prochaine. Le coût des opérations extérieures connait lui une légère inflation, 2 milliards d'euros dépensés en 2013, contre 817 millions en 2012. Et ça devrait s'alourdir encore en 2014 avec l'intervention en Irak, estime L'Humanité. Pour le reste, les coupes budgétaires immobilisent la France estime l'Humanité. 7,7 milliards d'euros d'économies ont été annoncées. La Sécurité sociale devrait payer un lourd tribut, craint le journal communiste.

Le Parisien préfère s'arrêter sur les bonnes nouvelles, alors que le gouvernement a annoncé la suppression de 11879 postes de fonctionnaires, mais 10 601 créations d'emploi dans les ministères prioritaires de l'Education, la Justice et l'Intérieur. Parmi les bonnes nouvelles donc, l'impôt sur le revenu va bel et bien baisser pour six millions de contribuables. Pour le journal Les échos, « la bataille s'engage sur un budget 2015 déjà contesté, et notamment par le Haut Conseil des finances publiques qui juge optimiste la prévision de croissance de l'exécutif ». Le gouvernement a en effet basé son budget à -1% en 2015 pour atteindre 1,9 % en 2017. Des discussions s'annoncent serrées à Bruxelles. Pour le quotidien financier, la commission européenne pourrait bien le trouver non conforme aux objectifs fixés, notamment celui de la diminution drastique des dépenses de l'état, pour obtenir un retour du déficit public sous les 3 %.

Lorsque le rêve américain inspire le cauchemar

Dans un tout autre domaine, Le Figaro Littéraire nous apprend qu'Hitler avait trouvé son inspiration dans la pensée intellectuelle américaine. Ca peut paraitre incroyable, mais c'est ce qu'on apprend dans un très bon dossier mené par le philosophe Jean-Louis Vullierme. « Parmi les idées nazies, le racisme, le colonialisme, l'antisémitisme, l'eugénisme et le darwinisme social, - ne sont pas spécifiquement allemandes », lit-on dans Le Figaro. Bien des éléments appartiennent à un fonds européen et occidental. Cette fameuse idée du darwinisme social promu par un certain Madison Grant, écologiste, raciste et suprématiste. C'est la théorie de l'homme plus fort qui l'emporte naturellement sur les autres. « Hitler admirait la conquête de l'Ouest, il voulait créer une sorte d'Amérique de l'Est capable de commercer avec celle de l'Ouest ». Il admirait au passage les écrits antisémites d'un des chantres du capitalisme moderne, Henry Ford, le fondateur de la marque automobile. La bête n’est pas née toute seule...

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