avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le signe le plus visible de la détérioration des droits de l’Homme sous la junte est l’absence quasi-totale de liberté d’expression. Brandir une pancarte dans la rue ou même faire un signe de la main qui puisse être interprété comme anti-militaire entraîne une arrestation immédiate. Et toute réunion d’information à caractère politique est immédiatement interdite, comme l’illustre le cas de la conférence de presse sur les droits de l’Homme. Les organisations de protection des droits de l’Homme ont d'ailleurs déclaré qu’elles trouveraient un autre moyen pour faire connaître les résultats de leur enquête.
La loi martiale est en vigueur
La loi martiale décrétée deux jours avant le coup d’Etat est toujours en vigueur sur l’ensemble du territoire. Une des conséquences en est que toute personne accusée d’avoir violé un décret de la junte doit comparaître devant un tribunal militaire. Elle peut avoir un avocat, mais il n’y a pas de procédure d’appel. Et les juges des tribunaux militaires, formés à juger des soldats, sont peu à même de décider sur des cas politiques impliquant des civils.
Autre grave violation des droits de l’Homme, les centaines de détention de militants politiques dans des camps militaires. Dans la grande majorité des cas, les détenus ont été libérés dans le délai maximum de sept jours stipulé dans la loi martiale. Mais deux détenus affirment qu’ils ont été l’objet de mauvais traitements.