Avec notre correspondant à Pékin, Sébastien Ricci
Le Yunnan est une zone très difficile d’accès en temps normal, et qui se retrouve encore plus isolée depuis le tremblement de terre de ce dimanche 3 août. Les routes sont totalement impraticables, il y a eu des coulées de boue. Les conditions météo sont très mauvaises. De plus, de fortes pluies et des orages sont attendus au moins jusqu’à mercredi.
Du coup, c’est à pied et parfois même sur leur dos que les milliers de secouristes et soldats doivent évacuer les rescapés. Toute la nuit, ces mêmes secouristes ont monté en urgence des hôpitaux de fortune et dressé des tentes pour reloger les sinistrés. « Les blessés graves ne cessent d'arriver, mais nous ne sommes pas capables d'assurer les opérations [chirurgicales] nécessaires. Il est impossible de s'occuper d'une hémorragie intracrânienne dans de telles conditions », s'est désolé un médecin s'affairant sous une tente et cité par Chine nouvelle.
« Un champ de ruine »
Plus de 80 000 habitations se sont littéralement effondrées comme un château de cartes. Ce sont des constructions très fragiles, très rudimentaires, à base de briques, très typiques de cette région de la Chine qui est aussi l’une des plus pauvres du pays. C’est « un champ de ruine », pour reprendre les mots d’une habitante.
Près de 124 000 autres foyers ont encore été très sérieusement endommagés. Les réseaux d'électricité et de télécommunications ont été coupés à travers la région suite à la secousse, et quelque 230 000 résidents ont dû être évacués d'urgence, selon les autorités chinoises. Dans ces conditions, retrouver d’éventuels survivants prendra du temps.
Il s’agit en tout cas du séisme le plus meurtrier dans la région depuis 14 ans. Ces dernières heures, quatre répliques du séisme ont de nouveau secoué cette partie de la Chine.