A la première secousse, Djalel, la trentaine, est sorti de chez lui en courant : « J’ai cassé la porte - elle ne voulait pas s’ouvrir -, parce que le tremblement de terre en 2003 a fait beaucoup de dégâts. On n’est pas protégé des tremblements de terre », constate-t-il.
Le séisme de 2003 est celui de Boumerdès. Il avait fait 2 000 morts et des milliers de blessés. Voilà ce à quoi ont pensé les centaines d’habitants qui se sont précipités dans les rues de la capitale, hier matin, en pyjama, comme Sidali : « Quand vous voyez un immeuble qui tremble - et tout tremble, le lustre, les hublots, le matelas part sur un mètre et revient - ça fait quand même peur. ».
« L’immeuble n’est pas solide »
D’autres, dans l’urgence, ont sauté par leurs fenêtres. Les hôpitaux soignent des centaines de fractures. Mais la voisine d’Hassan, elle, comme trois autres personnes qui ont sauté, ne s’en est pas sortie. « Elle a eu un choc. Elle est sortie sur le balcon. Elle s’est laissée tomber du premier étage. Elle a eu une hémorragie interne. La pauvre, en même pas deux heures, trois heures, elle était morte, raconte Hassan. Les gens ont peur parce que l’immeuble n’est pas solide. La majorité des gens sont sortis, ils croyaient à la catastrophe. »
Les deux autres victimes que l’on déplore ont, elles, succombé à un arrêt cardiaque.
A peine la deuxième réplique passée, les habitants ont cherché à prendre des nouvelles de leurs proches, les réseaux téléphoniques ont été saturés et le site internet national de recherche sur les séismes a planté à cause de l’affluence.
Le séisme entre dans l'activité normale de la sismicité de l'Algérie, selon les chercheurs du CRAAG, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique.