Lundi matin, des hommes « armés de couteaux » s’en sont pris à un poste de police et à des bâtiments officiels dans le district de Shache - ou Yarkand dans la langue ouïghoure. Les forces de l’ordre ont alors répliqué et « abattu des dizaines » d’assaillants. Chine nouvelle parle d’une « attaque terroriste préméditée ».
Pour Marie Holzma, présidente de l’association Solidarité Chine, cette attaque à l’arme blanche montre plutôt à quel point les rebelles ouïghours sont désespérés : « C’est quelque chose de très primitif, ce ne sont pas des terroristes organisés "à la Ben Laden". C’est vraiment une espèce de colère spontanée brutale et violente qui s’exprime à travers ces attentats de désespoir. »
« Les interférences du pouvoir chinois dans la culture ouïghoure font que depuis un ou deux ans, la rébellion intérieure des ouïghours contre le pouvoir Han est devenue quasi inéluctable », déclare Marie Holzma.
Des précédents
En mai dernier, un attentat suicide sur un marché d’Urumqi, la capitale du Xinjiang, avait fait 43 morts, dont les quatre agresseurs, et une centaine de blessés. Quelques jours plus tôt, on recensait trois morts et 79 blessés dans une attaque dans la gare d’Urumqi.
Marie Holzma justifie ces attaques par la politique répressive de Pékin : « Les Ouïghours ont décidé de prendre leur destin en main, ils ont renoncé au dialogue, ils sont en train de se lancer dans une guerre désespérée, dans une sorte de jihad contre le pouvoir communiste chinois ».