Référendum officieux à Hong Kong: Occupy Central clame victoire

A Hong Kong, le référendum officieux est officiellement terminé depuis dimanche soir. Ses organisateurs, le mouvement Occupy Central, crient victoire et parlent déjà d’un nouveau référendum.

Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy

Des trois propositions sur la façon de choisir les candidats susceptibles de devenir chef de l’exécutif, c’est celle de l’alliance des 26 partis pro-démocrates qui l’a emporté avec 42% des votes. 9% des participants à ce référendum officieux se sont abstenus. Les trois options proposées suggéraient toutes que le public puisse directement proposer des candidats. Autrement dit, que le choix ne se fasse pas entre des candidats déjà préselectionnés par Pékin.

Par ailleurs, 88% des participants au référendum ont soutenu l’idée que le Legco, le Conseil législatif, devrait bloquer des propositions de réformes démocratiques qui ne seraient pas en ligne avec les standards internationaux de démocratie. Les organisateurs vont donc demander au gouvernement de prendre en compte la proposition favorite et si le gouvernement fait une contre-proposition inacceptable, ils organiseront un nouveau référendum pour recueillir ou non le soutien de la population sur leur projet d’origine, qui consiste à bloquer Central, le quartier financier de la ville.

Le scrutin de dimanche restera comme la plus vaste consultation populaire qui n'ait jamais eu lieu dans l’histoire de Hong Kong sur son avenir politique. Près de 800 000 personnes ont voté, mais il a fallu décompter 11 200 votes d’électeurs enthousiastes qui ont voté deux fois, en ligne et en personne.

→ A (RE)LIRE : Les Hongkongais souhaitent une vraie démocratie d'ici 2017


« Une farce politique »

Si le vote populaire de Hong Kong satisfait les organisateurs du mouvement Occupy Central, il est ressenti comme une provocation par les autorités chinoises.

Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt

Ce scrutin n’a « aucun statut légal », estime le China Daily, quotidien contrôlé par le Parti communiste chinois. Pour son éditorialiste, le référendum est « anticonstitutionnel », car même si Hong Kong est dotée d’une administration spéciale, elle n’a aucune autorité pour appeler au vote populaire : « Les organisateurs ont démontré leur détermination à violer la loi comme bon leur semble », s’énerve le China Daily.

De son côté, le Global Times dénonce « une farce politique ». Le journal officiel appelle les citoyens de Hong Kong à ne pas se laisser « prendre en otage par des opposants extrémistes, afin de ne pas mettre en péril la prospérité et le bonheur de Hong Kong ».

Pékin est donc décidé à faire la sourde oreille aux revendications bien embarrassantes de ses citoyens hongkongais : hors de question de laisser les électeurs choisir directement leur chef de l’exécutif en 2017 et leur Parlement en 2020. Il va falloir passer par un comité de nomination composé de proches de Pékin. La crainte que le petit territoire rebelle devienne l’exemple à suivre pour toute la Chine semble bien trop grande pour laisser libre cours aux défenseurs de la démocratie.

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