Hong Kong: piratages en série, Pékin soupçonné

La vie se complique de jour en jour pour les partisans de la démocratie à Hong Kong. À la veille d’un référendum fictif organisé par des prodémocrates, leur site internet a été hacké. Un grand groupe de presse connu pour ses critiques à l’égard de l’autorité centrale a également subi à plusieurs reprises des cyberattaques.

Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy

Pour Jimmy Lai, le patron du groupe de presse à scandale Next media, au franc parler courageux, le coupable de ces cyberattaques est tout désigné. C’est Pékin, qui ne souhaite pas entendre la voie des Hongkongais s’exprimer spontanément sur leur mode de scrutin favori. C’est Pékin aussi qui souhaite mettre en difficulté son groupe de presse qui a très ouvertement encouragé les mouvements démocratiques de Hong Kong.

Mais Jimmy Lai n’est pas le seul à montrer du doigt le pouvoir central dans ces deux cyberattaques presque simultanées. « Clairement, Pékin est inquiet du taux de participation au référendum. Autrement, ils n’auraient pas monté cette attaque massive lors des essais du site de référendum depuis quelques jours, affirme Anson Chan, une ancienne numéro deux du gouvernement hongkongais. Aucune entreprise privée n’aurait la capacité d’envoyer 10 milliards de messages en 20 heures. »

Selon les experts, il a fallu mettre à contribution plus de 10 000 ordinateurs pour obtenir un tel effet. Conséquence : le référendum fictif va sans doute devoir compter davantage sur les votes physiques que sur les votes en ligne des Hongkongais. Et d’ores et déjà, une journée de vote supplémentaire a été annoncée pour le dimanche 29 juin.

La participation au référendum dira si Pékin a réussi sa campagne d’intimidation ou si au contraire ces attaques barbares sur la liberté d’expression des Hongkongais vont pousser à une plus grande mobilisation.

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