Si le Pakistan a assoupli hier le couvre-feu dans certaines parties du Nord-Waziristan, c’est justement pour permettre aux civils de quitter la région, ce qui laisse deviner une nouvelle étape dans l’offensive de l’armée. Selon un responsable local, au moins 51 000 personnes seraient arrivées depuis mercredi dans la ville de Bannu, dans la province voisine du Khyber Pakhtunkhwa. En tout, plus de 140 000 civils ont quitté le Nord-Waziristan depuis le mois dernier et le début des bombardements par l’armée. 30 000 ont traversé la frontière vers la province de Khost en Afghanistan.
Des responsables militaires de la région ont indiqué que les troupes au sol entreront dans les villes les plus importantes dès que les civils seront en « sécurité ». Elles se dirigeront ensuite vers les faubourgs, puis les villages, puis les montagnes. L’opération est censée continuer « jusqu’à ce que le dernier militant ait été éliminé ». L’armée affirme en avoir déjà tué 200. Mais les déplacés évoquent les tirs d’artillerie tôt le matin, les attaques d’hélicoptères dans la journée, les bombardements la nuit, mais aussi des victimes civiles.
L’armée pakistanaise a rencontré depuis le début de son offensive très peu de résistance sur le terrain. Plusieurs responsables locaux affirment que la plupart des talibans avaient fui la région avant même le début de l’assaut, en passant en Afghanistan.