Avec notre envoyé spécial à Kaboul, Joël Bronner
Dans les rues désertes de Kaboul, les forces de sécurité sont omniprésentes en ce jour de second tour de la présidentielle afghane. Devant une mosquée de la capitale, transformée en bureau de vote et entourée de cordons de sécurité, les militaires afghans montent la garde. Pour venir voter, Sadat, 51 ans, est rentré exprès de Belgique où il vit depuis 14 ans. Pour l’avenir de son pays, il espère avant tout la paix et la stabilité. Et du prochain homme fort de l’Afghanistan, il attend une rupture nette avec la présidence d’Hamid Karzaï : « On veut que des gens plus qualifiés, plus honnêtes et plus éduqués, viennent au pouvoir et gèrent le pays. »
Sadat appelle de ses vœux la fin des violences en Afghanistan et souhaite pour cela une prochaine réconciliation nationale avec les insurgés. Pour lui c’est clair : « Les talibans ont leur place dans la société. »
Voter, une évidence
Direction une école de filles qui accueille les électrices afghanes. L’index recouvert d’encre, Nabila a 19 ans et participe à sa première élection. Prendre part à ce scrutin est pour elle une évidence.
« C’est très important de venir voter pour choisir notre président et décider du destin de l’Afghanistan », s’enthousiasme-t-elle.
Un avenir sur lequel plane de nombreuses incertitudes. La première tâche du futur président sera en effet de gérer la transition du pouvoir, alors que les troupes de la coalition de l’Otan s’apprêtent à quitter définitivement le pays à la fin de cette année.