Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Un groupe limité de militants a réussi à paralyser le centre d’une ville de 12 millions d’habitants avec seulement quelques messages sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter. Un opposant au coup d'Etat militaire passé dans la clandestinité, Sombat Boon-ngam-anong, avait dit qu’il indiquerait sur sa page Facebook où se déroulerait la prochaine manifestation contre la junte.
La réaction de Bangkok ne s’est pas faite attendre : 6 000 militaires et policiers ont été déployés dans huit lieux clés de la capitale. Les grands magasins et les stations de métro du centre ont été fermés.
« Liberté, Egalité, Fraternité »
Mais rien ne se passe. En fin de matinée, une femme, portant un masque en papier avec la mention « Le Peuple », est arrêtée devant un établissement de restauration rapide. Puis, des petites manifestations apparaissent ici et là, obligeant l’armée à courir à droite et à gauche.
Face à un complexe commercial de l’est de la ville, 200 personnes font soudainement un salut avec trois doigts, pour signifier, « Liberté, Egalité, Fraternité ». L’armée se précipite, elle est accueillie par des huées. Une femme est traînée par des policiers en civil dans un taxi.
La junte a promis de ne pas bloquer les réseaux sociaux, mais il est clair qu’elle ne parvient pas à les contrôler comme elle le voudrait. Un jeu du chat et de la souris qui, selon les manifestants, se poursuivra tant que la junte restera au pouvoir.