Thaïlande: le mouvement des Chemises rouges décapité

En Thaïlande, la plupart des leaders du mouvement des Chemises rouges, le mouvement allié à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, ont été libérés après huit jours de détention dans un camp militaire. Condition de leur libération : la promesse de ne pas s’engager dans des activités politiques. D’autres militants des Chemises rouges restent cependant encore détenus.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Les dix leaders des Chemises rouges libérés, parmi lesquels le chef du mouvement, Jatuphorn Phromphan, ont dit avoir été bien traités pendant leur détention. Ils ont aussi fait des déclarations à la presse qui témoignent de leur faible marge de manœuvre. Ils ont dû en effet se soumettre aux conditions imposées par la junte pour retrouver la liberté : une abstention de toute activité politique.

Mouvement décapité

Plusieurs militants chemises rouges restent détenus par les militaires. Ce sont ceux qui n’ont pas voulu renier leur combat politique, comme par exemple l’universitaire Suda Rangkupan. En tout état de cause, le mouvement des Chemises rouges se trouve aujourd’hui décapité. Et la chasse aux sorcières en cours dans les provinces thaïlandaises en a poussé beaucoup dans la clandestinité.

Manifestations spontanées

Les manifestations contre le coup d’Etat qui se multiplient à Bangkok ne sont pas organisées par les Chemises rouges. Elles sont le plus souvent des manifestations spontanées de citoyens qui ne peuvent pas accepter que leur pays soit dirigé par une junte militaire.

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