Thaïlande: le chef de la junte militaire reconnu par le roi

Le général Prayuth Chan-ocha a été officiellement intronisé chef de la junte par le roi Bhumibol. Après la cérémonie, il a indiqué qu’il était prêt à utiliser la force contre les manifestants anti-coup d'Etat. Suthep Thaugsuban, leader des manifestations contre le gouvernement thaïlandais renversé par l'armée, a été libéré sous caution.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

« Afin de restaurer la paix et l'ordre, et pour le bien de l'unité du pays, le roi a nommé le général Prayut Chan-ocha » qui aura pour mission « d'administrer le pays à partir de maintenant », est-il écrit dans l’ordre signé par le roi Bhumibal, le souverain thaïlandais âgé de 86 ans.

« Nous utiliserons la force »

Quelques minutes après cette annonce, c’est un message à la fois vague et menaçant que le général Prayuth a adressé lors de sa première conférence de presse en tant que chef de la junte, ce lundi. En grand uniforme blanc d’officier, entouré de son état-major, il a d’abord plaidé la compréhension. « Je ne suis pas ici pour me battre, mais pour résoudre les problèmes », a-t-il déclaré, tout en ajoutant : « Pour ce faire, je suis prêt à tout ».

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Très vite, le ton de ce général au sang chaud est devenu péremptoire. « Si les manifestations contre le coup se poursuivent, nous utiliserons la force », a-t-il lancé. « Je vais intensifier l'application de la loi et vous devrez comparaître devant le tribunal militaire », a-t-il menacé. Dimanche soir, un communiqué de la junte a en effet stipulé que les manifestants sont passibles d’être traduits en cour martiale.

Prayuth Chan-ocha au pouvoir « indéfiniment »

Quant à la date d’éventuelles élections, le chef de la junte a simplement répliqué qu’un scrutin sera organisé à terme, mais qu’il ne pouvait donner aucune date pour l’instant. Même réponse vague sur son maintien ou non au poste de Premier ministre. L’impression est que la junte sera en place pour une longue période. Le général Prayuth a même lâché le terme « indéfiniment ».

Par ailleurs, Suthep Thaugsuban, le chef de file du mouvement lancé il y a plusieurs mois contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, qui avait été interpelé jeudi dernier, a été remis en liberté sous caution, a annoncé son avocat.

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