Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
La manifestation a été préparée grâce au réseau Facebook. Vendredi en fin d’après-midi, plusieurs centaines de Thaïlandais ont surgi devant une haie de militaires armés de fusils automatiques dans le quartier commercial de Rajprasong. Ils ont déployé une banderole du haut de la voie de métro aérien avec l’inscription : « Arrêtez le coup d’Etat ».
D’autres ont nargué les militaires en brandissant devant eux des pancartes dénonçant le putsch et réclamant le retour de la démocratie. Une altercation s’en est suivie. Et les militaires ont arrêté au moins cinq manifestants.
D’autres manifestations sporadiques du même type ont eu lieu à Bangkok et dans d’autres villes. Les militaires rencontrent très tôt des signes de résistance, beaucoup plus tôt que lors du dernier coup en 2006. Comment les chefs de l’armée vont-ils réagir ? Si l’on en juge par l’attitude jusqu’à présent du nouveau Premier ministre, le général putschiste Prayuth Chan-ocha, la tendance est d’essayer de répondre à la résistance par des restrictions encore plus fortes sur les libertés.
Illustration de cette tendance, la Première ministre renversée Yingluck Shinawatra est détenue pour une période d’au moins trois jours dans un camp militaire de Saraburi, au nord-est de Bangkok. Yingluck avait répondu ce vendredi midi à la convocation du conseil militaire. C’est après une rencontre de plusieurs heures avec des représentants de ce conseil qu’elle a été informée qu’elle allait être détenue provisoirement dans ce camp.