Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Prayuth Chan-ocha est un général pète-sec, prompt à s’enflammer face aux critiques et peu diplomate. Il est issu d’un régiment de militaires attaché à la garde de la Reine, connu sous le nom des « Tigres de l’Est ». En 2010, durant les manifestations des Chemises rouges contre le gouvernement d’AbhisitVejjajiva, Prayuth, alors numéro deux de l’armée, avait dirigé la répression, laquelle avait abouti à plus de 70 morts du côté des manifestants.
Nommé à la tête de l’armée fin 2010, il avait donné l’impression de respecter le jeu démocratique en nouant de bonnes relations avec la Première ministre Yingluck Shinawatra, élue l’année suivante.
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Et durant les sept mois de crise politique, il est resté prudent, même s’il a parfois affiché ses préférences pour les manifestants opposés à Yingluck. L’intransigeance des différentes parties au conflit lors des discussions de cette semaine semble avoir poussé sa patience à bout. Il a réagi avec son tempérament vif et d’une raideur toute militaire. Comme en témoigne la rigueur des mesures imposées au public depuis l’annonce du coup d’Etat.