Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Semaine particulièrement sombre pour Yingluck Shinawatra. Elle a perdu mercredi son poste de Première ministre et, ce jeudi, la voilà inculpée pour négligence dans l’exercice de ses fonctions par la commission anticorruption. Cette inculpation est liée à un programme gouvernemental de soutien aux riziculteurs qui a abouti à des pertes financières massives pour l’Etat. Yingluck Shinawatra est accusée d’avoir eu connaissance des pratiques de corruption au sein de ce programme et de n’avoir rien fait pour les empêcher.
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La commission a recommandé au Sénat d’engager une procédure de mise en accusation, laquelle pourrait aboutir à une interdiction d’activités politiques pour cinq ans. Par ailleurs, la commission étudie la possibilité de déférer Yingluck devant la Cour pénale, où elle serait passible d’une peine de prison.
Difficile de ne pas voir dans les jugements de ces derniers jours une campagne orchestrée contre le clan politique des Shinawatra, dont fait partie l’ancien Premier ministre Thaksin, frère de Yingluck. Ces dernières années, la très grande majorité des décisions des cours de justice et des agences dites indépendantes, composées de magistrats, ont été défavorables à ce clan.