Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Pendant douze longs jours, rien ou presque n’est sorti de l’usine Yue Yuen de Dongguan qui compte 40 000 salariés. Le gouvernement chinois a finalement dit « stop ». Il a ordonné hier, vendredi, à l’entreprise de céder. Le Taïwanais s’est engagé à rattraper les contributions sociales impayées à compter du mois prochain.
Depuis des années, le premier fabricant mondial de chaussures de sport ne versait pas la totalité des cotisations retraite. Il n’alimentait pas non plus le fonds de prévoyance logement. Or les ouvriers chinois sont mieux informés qu’avant sur leurs droits, grâce à l’action d’associations sur le terrain. Et depuis les grèves de 2010, qui ont débouché sur des augmentations de salaire, ils savent qu’arrêter le travail peut changer les choses.
Avec ce mouvement de contestation, Yue Yuen annonce avoir perdu près de 20 millions d’euros. Adidas a transféré une partie de ses commandes chez un concurrent. Et c’est justement ce que redoutent les autorités : la multiplication des grèves et le départ de Chine des grandes enseignes mondiales.