Tensions en perspective entre Moscou et Tokyo autour des îles Kouriles

Le ministère russe de la Défense a annoncé, vendredi 18 avril, qu'il allait mettre en oeuvre d'ici 2016 un plan de réarmement des îles Kouriles. Ces îles sont situées en Extrême-Orient, au nord du Japon. Elles sont revendiquées par Tokyo depuis leur annexion par l'URSS en 1945. Cette décision risque d'envenimer les relations entre Moscou et Tokyo.

Le ministre japonais des Affaires étrangères devait effectuer une visite ce mois-ci en Russie, rapporte notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Mais il en a annoncé le report, il y a quelques jours, officiellement pour des raisons d'agenda. En fait, Tokyo s'est aligné sur la position américaine dans la crise ukrainienne alors que Moscou espérait une plus grande bienveillance de la part du Japon.

La décision de Moscou de réarmer les Kouriles ne va pas arranger les choses. Elle prouve en tout cas que Moscou est très loin d'envisager l'ouverture de discussions sur le statut de ce chapelet de 30 îles (dont quatre habitées) situées au nord du Japon. Tokyo s'appuie sur un accord datant de 1855 pour en revendiquer la souveraineté, tandis que la Russie estime qu'il s'agit d'une annexion liée à la défaite du Japon en 1945.

Territoires stratégiques

Pour Moscou, ces îles sont stratégiques. Elles constituent ses avant-postes orientaux. Ces îles entourent des détroits libres de glace toute l'année, ouvrant le Pacifique à la marine russe. Les porte-hélicoptères Mistral que la Russie a commandés à la France, devraient être positionnés aux îles Kouriles.

Depuis sept jours consécutifs, en fait, des chasseurs russes, basés dans la région de Vladivostok, violent l’espace aérien japonais, constate notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles.

Avant la crise en Ukraine, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s’était rapproché de la Russie pour avoir accès au gaz et au pétrole de l’Extrême-Orient russe. L’arrêt de tous les réacteurs nucléaires japonais depuis l’accident de Fukushima force le Japon à importer massivement du gaz et du pétrole pour alimenter ses centrales thermiques.

Partager :