Le ministre russe des Finances a menacé l'Ukraine de lui fournir dorénavant du gaz seulement si les livraisons étaient payées en amont, tout en laissant la porte ouverte à des discussions. Quelques heures plus tard, l'Ukraine a répliqué en annonçant la suspension des paiements tant qu'un accord n'aura pas été trouvé sur les tarifs. La Russie réclame plus d'un milliard et demi d'euros d'arriérés de paiement à l'Ukraine, tandis que l'Ukraine soutient de son côté que le remboursement de sa dette est lié au maintien par Moscou d'un prix du gaz à son niveau de 2013.
Pour dire les choses plus clairement, Kiev demande à Moscou d'annuler l'augmentation décidée de 80% du prix du gaz russe livré à l'Ukraine. La première tranche d'aide de 6 milliards de dollars que l'Ukraine doit recevoir du Fonds monétaire international (FMI) pourrait être en partie utilisée au paiement de cette dette. Mais la crispation des relations entre les deux pays n'est pas de nature à favoriser un règlement à l'amiable. L'Union européenne et les Etats-Unis risquent d'avoir fort à faire pour convaincre la Russie comme l'Ukraine de mettre un terme à ce dialogue de sourds.
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■ DÉCRYPTAGE
L'Ukraine cherche d'autres fournisseurs de gaz et demande à en acheter d'urgence à l'Allemagne et à la France. Pour Pierre Terzian, directeur de Pétrostratégies, exporter du gaz de l'Europe de l'Ouest vers Ukraine pose cependant deux problèmes ; l'un technique, l'autre économique.