Des promesses plutôt que des menaces : après les déclarations très dures, jeudi, du ministre ukrainien de l'Intérieur, c'est une approche plus conciliante qu'a choisi d'adopter, ce vendredi, le Premier ministre ukrainien. En visite à Donetsk, au cœur de ce nouveau foyer de contestation pro-russe, Arseni Iatseniouk a refusé de rencontrer directement les insurgés, mais il s'est employé à les rassurer sur les intentions de son gouvernement.
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Après avoir déjà promis l'amnistie jeudi à ceux qui déposeraient les armes, il a promis aussi un meilleur équilibre des pouvoirs entre le gouvernement central et les régions. Il a rencontré les responsables politiques et industriels locaux. Le chef de l'exécutif ukrainien a promis des révisions constitutionnelles avant l'élection présidentielle du 25 mai, pour « équilibrer les pouvoirs entre Kiev et les régions ». Il s'est aussi engagé à garantir l'usage des langues autres que l'ukrainien, mais a refusé de s'engager dans la voie de la « fédéralisation » du pays, exigée par les séparatistes.
Kiev mise sur l'essouflement du mouvement
En réalité, le chef du gouvernement ukrainien n'attend pas grand-chose des militants pro-russes les plus radicaux. Ceux-là refusent de quitter les bâtiments qu'ils occupent depuis dimanche et restent arc-boutés sur leur projet de référendum. Ce sont plutôt les habitants plus modérés de la région qu’Arseni Iatseniouk espère atteindre. Son objectif : s'assurer que le mouvement séparatiste ne trouve pas de soutien massif au sein de la population russophone de l'Est ukrainien et attendre ensuite que le mouvement s'essouffle de lui-même.
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Sur le plan diplomatique, les Etats Unis et l'Union européenne ont confirmé une réunion à quatre, avec l'Ukraine et la Russie, qui doit se tenir le 17 avril à Genève, même si les collaborateurs du président américain Barack Obama déclarent ne pas attendre grand chose de ces pourparlers.
Nouvelles sanctions des Etats-Unis
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé ce vendredi 11 avril de nouvelles sanctions, qui ciblent notamment des responsables de Crimée et un groupe gazier passé sous contrôle russe. « La Crimée est un territoire occupé et nous continuerons à imposer des coûts à ceux qui continuent à violer la souveraineté de l'Ukraine et l'intégrité de son territoire », a déclaré Washington. Sept personnes sont ciblées par ces sanctions, dont Roustam Temirgaliev, le vice-premier ministre qui a facilité l'organisation du référendum, Sergueï Tsekov, l’ancien vice-président du Parlement ukrainien, et Alexeï Tchaly, le maire de Sébastopol. Tous les sept étaient déjà dans la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne, pour les mêmes raisons.