Naufrage du Sewol: la Corée du Sud pleure ses morts et ses disparus

Trois jours après le naufrage d’un ferry sud-coréen en mer Jaune, le 16 avril, le dernier bilan fait état de 28 morts et de 274 disparus. Tandis que les chances de retrouver des survivants sont quasi nulles, une veillée a été organisée vendredi au lycée Danwon, d’où venaient la majeure partie des disparus. L'enquête continue pour identifier les causes du naufrage.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Vendredi soir, au lycée Danwon, dans la grande banlieue sud de Séoul. Des centaines de lycéennes et lycéens en uniforme réunis dans la cour de l’école pleurent, blottis les uns contre les autres. Tous portent des messages imprimés sur des feuilles A4 : « Revenez vite » ; « Nous ne perdons pas espoir » ; « Nous t’attendons pour dîner. »

Un survivant se suicide

Sur les 476 personnes qui étaient à bord du ferry le Sewol lorsqu’il a fait naufrage, le 16 avril, 174 ont été sauvées. Le dernier bilan délivré par les autorités sud-coréennes fait état de 28 morts et de 274 disparus. Plus de 80% d’entre eux étaient des lycéens venant du lycée de Danwon. Le principal adjoint de l’école, Kang Min-kyu, 52 ans, rescapé du naufrage, n’a pas su surmonter sa culpabilité. Il s’est suicidé dans l’après-midi, ce vendredi.

« Vous savez ce qu’est le véritable courage ? Le courage, c’est de ne jamais abandonner. N’abandonnons pas ! Ensemble, élèves et professeurs, nous allons reconstruire notre belle école », dit un professeur, s’adressant aux lycéens lors de la veillée funèbre. Dans un couloir, entre deux salles de classe, une grande affiche indique dans quels centres funéraires reposent les corps des lycéens décédés. Sous le préau, des dizaines de bénévoles distribuent des bouteilles d’eau, de la nourriture. Et sur les murs, d’innombrables post-it jaunes, avec les mêmes messages, toujours : « Nous ne vous oublions pas » ; « Je vous en supplie, je vous en supplie, restez en vie ».

Les recherches et l'enquête continuent

Sur les lieux du naufrage, les recherches continuent. Difficilement, car les plongeurs sont gênés par des conditions météo difficiles et une visibilité quasi nulle. Tandis qu’ils peinent à pénétrer dans la coque du navire, les secours insufflent de l’air dans certaines parties du bateau, espérant que des survivants s’y trouvent encore.

Le capitaine du ferry, qui n'était pas à la barre au moment de l'accident, a été arrêté. Les enquêteurs estiment que le naufrage peut avoir été provoqué par une erreur de navigation, un problème d'arrimage des marchandises ou un problème structurel de ce ferry de la compagnie Chonghaejin Marine vieux de 20 ans.

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