Naufrage du Sewol en Corée du Sud: l'espoir s'amenuise

En Corée du Sud, les causes du naufrage du ferry Sewol ne sont pas encore connues, 24 heures après le drame. Un nouveau bilan provisoire fait état de neuf morts, et 287 personnes sont portées disparues. Les opérations de secours sont toujours en cours et la présidente Park Geun-hye est venue saluer les familles.

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C’est une course contre la montre. Le ferry Sewol est complètement retourné. Seul un morceau de la proue sort de l’eau, tandis que la poupe touche le fond marin, à 30 mètres de profondeur. Les sauveteurs s'emploient, raconte notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias, à injecter de l’air dans la coque pour tenter d’approvisionner en oxygène les éventuels survivants qui seraient toujours piégés dans des poches d’air à l’intérieur de l’épave. On a aussi vu d’autres sauveteurs taper avec des marteaux sur la coque retournée du ferry, dans l’espoir de se faire entendre d’éventuels survivants.

555 plongeurs participent à ces efforts de sauvetage. Des efforts qui se heurtent aux conditions météorologiques exécrables et aux courants marins très forts. La visibilité sous-marine est quasi-nulle au point que trois plongeurs des équipes de secours ont même disparu pendant quelques minutes avant d'être récupérés.

L'espoir...

Les familles se raccrochent au moindre espoir. Plusieurs parents ont déclaré que leurs enfants leur avaient envoyé des textos depuis l’intérieur du ferry, ils ont demandé aux sauveteurs de ne pas abandonner. Mais ces textos n’ont pas pu être confirmés officiellement. Le gouvernement a annoncé que d’énormes grues arriveront demain pour soulever l’épave hors de l’eau, une eau dont la température ne dépasse pas les 12 degrés. Mais cela pourrait être trop tard. 287 passagers, dont une majorité de lycéens, manquent toujours à l’appel. Et leurs chances de survie des disparus s’amenuisent d’heure en heure et depuis 24h aucun survivant n'a été retrouvé.

... et la colère

Les familles sont aussi en colère. Colère contre la gestion de la crise par le gouvernement, qui au début avait donné des chiffres rassurants, et avait annoncé par erreur que tous les enfants avaient été sauvés. Un parent a même lancé une bouteille d’eau à la figure du Premier Ministre venu rencontrer les familles.

Colère surtout contre l'équipage. L'équipage a ordonné à plusieurs reprises aux passagers de ne pas sortir du bateau, alors que ceux-ci auraient eu tout le temps d’évacuer. Cette décision catastrophique a sans doute coûté beaucoup de vies. Enfin, comme lors du naufrage du Concordia, l'équipage et le capitaine, Lee Joon-seok âgé de 60 ans, ont été parmi les premiers à quitter le navire. Ce dernier est interrogé par la police. Assailli de questions de journalistes, il s’est contenté de répéter : « je suis désolé, j’ai profondément honte, je n’ai rien d’autre à dire ». Et quand on lui a demandé pourquoi il avait quitté le navire si vite, il est resté silencieux.

Parmi les causes probables du drame, une collision avec un récif est de plus en plus évoquée. Le navire est parti en retard et le capitaine aurait pris un « raccourci » pour arriver plus vite, affirment certains médias.

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