Avec notre correspondante à Jakarta, Cléa Broadhurst
Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P), a remporté les élections législatives selon les premières estimations. Mais avec 19 % des voix, ce résultat demeure en dessous des 25 % que pronostiquaient les sondages. Ces estimations, qui se sont révélées fiables par le passé, pourraient compliquer la tâche de l’« Obama indonésien », le gouverneur de Jakarta, Joko Widodo. Surnommé « Jokowi », ce fils de commerçant s’est forgé une image de porte-parole des travailleurs pauvres, face aux élites indonésiennes corrompues.
→ A (RE)LIRE : Législatives en Indonésie: «Il y a une certaine déception des Indonésiens» (Entretien avec Alban Sciascia, de l’Institut d’Asie orientale)
Pour pouvoir présenter son candidat aux élections présidentielles du 9 juillet prochain, un parti doit rassembler un quart du vote national ou 20 % des 560 sièges au Parlement. Faute d’avoir atteint le seuil requis, il est fort possible que le PDI-P soit forcé de former une coalition pour présenter son candidat.
Les islamistes créent la surprise
Selon les estimations, l’ancien parti de Suharto, le Golkar, est arrivé en seconde position avec un peu plus de 14% des voix. Enfin, Gerindra, le parti du principal adversaire de Jokowi, Prabowo Subianto, n’a quant à lui obtenu qu’autour de 12%. Autre surprise de ces législatives, les cinq partis islamistes auraient obtenu des scores bien plus élevés que ce que les sondages avaient prévu. Les résultats définitifs de ce scrutin lors duquel 186 millions d’électeurs étaient appelés à voter seront annoncés au mois de mai. La campagne pour l’élection présidentielle du 9 juillet pourra alors enfin débuter.