La révolte taïwanaise en direct sur les réseaux sociaux

A Taïwan, le Parlement est occupé depuis onze jours par des centaines de manifestants, pour la plupart des étudiants, soutenus à l’extérieur par des milliers de personnes. Le conflit est parti d’un accord signé entre Pékin et Taipei qui prévoit d’ouvrir une grande partie du secteur des services, le poumon de l’économie taïwanaise, aux entreprises chinoises. Les manifestants reprochent au parti au pouvoir de vouloir faire passer le texte sans réelle concertation. Mais le camp du président taïwanais ne recule pas, et les militants multiplient leurs actions, grâce notamment à Internet.

Dès le début du mouvement, les pages Facebook Occupy Parliament et Occupy Congress ont fleuri sur la toile. Dimanche dernier, quand les manifestants on tenté d’envahir le siège du gouvernement, une page Occupy Government a recueilli plus de 10 000 soutiens dès sa création. 65% des Taïwanais ont un compte Facebook, ce qui en fait le réseau social le plus utilisé. Le président taïwanais Ma Ying-jeou a lui même plus d’un million et demi de fans sur sa page. Un lot de consolation pour lui, qui ne recueille que 9% d’opinions favorables dans le pays.

Engouement pour Twitter

Avant le début de l’occupation le 18 mars, les Taïwanais étaient peu présent sur Twitter, le site de microblogging. Et le nombre de comptes a explosé au fil de la contestation. Pour eux, c’est un excellent moyen pour diffuser leurs informations à l’étranger. Et puis l’autre atout de Twitter, c’est tout simplement qu’en mandarin, un mot est composé d’un ou deux caractères. On peut donc dire beaucoup plus de choses en 140 caractères qu’en anglais ou en français.

Les événements en direct sur le web

Pour cela rien de plus simple, les occupants ont placé des tablettes tactiles à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement. Leurs caméras filment tout ce qui s’y passe. Le tout est diffusé en direct sur les sites YouTube et Ustream, où on assiste à une sorte de téléréalité dans laquelle les étudiants ont pris la place des députés. Et puis en cas de batterie à plat, pas de problème, des stations de recharge mobiles sont placées autour du bâtiment. Et de toutes façons, les batteries de rechange sont légion chez les e-manifestants.

Le smartphone révolutionne la révolte

Il faut savoir qu’ici, la norme, c’est d’avoir la 3G. C’est bien moins cher que d’acheter des minutes d’appel. Tout le monde passe par internet pour téléphoner et envoyer des SMS grâce à des applications comme Line. Les Taïwanais, avides de smartphones derniers cris, sont constamment fixés sur leur écran même au restaurant où ils partagent des photos de leur déjeuner… Et puis le réseau internet est partout et les bornes wifi couvrent largement la capitale. Au final les autorités taïwanaises ont deux révoltes à gérer. La première dans la rue, la seconde, sur la toile.

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