Avec notre correspondant à Bangkok,Arnaud Dubus
L’opération du blocus de Bangkok lancé le 13 janvier en grande fanfare par le leader du mouvement anti-gouvernemental Suthep Thaugsuban a donc échoué.
Après avoir bloqué pendant six semaines les principaux carrefours de la capitale, les chefs du mouvement ont jugé préférable de se replier dans le parc Lumphini, le plus grand parc urbain de la capitale.
Il est clair que ces dix derniers jours le nombre des manifestants sur les différents sites était tombé à quelques centaines par site, pour la plupart des provinciaux amenés par cars du sud du pays, un bastion de l’opposition.
La multiplication des fusillades et des explosions de grenades, souvent meurtrières, a dissuadé la partie la moins aguerrie des opposants au gouvernement, notamment au sein des classes moyennes de Bangkok.
Mais il est probable que les militaires ont aussi exercé des pressions sur Suthep, l’ancien député qui mène les manifestants. Ce vendredi pour la seconde fois, le chef de l’armée, le général Prayuth Chan-o_cha, a laissé entendre qu’un coup d’Etat pouvait être un moyen de régler la crise politique.
La multiplication des groupes armés des deux côtés du conflit a en effet donné l’impression que Bangkok était devenu une zone de guerre civile, ou chacun pouvait exercer impunément sa loi. L’armée ne pouvait plus laisser cette situation se poursuivre sans intervenir de manière directe.
De son côté, Suthep promet que la campagne pour réclamer la démission du chef du gouvernement Yingluck Shinawatra va se poursuivre et annonce même des « actions plus intenses ».