Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Ces « hommes en noirs », comme les surnomment les Thaïlandais, ne sont pas un phénomène nouveau dans les rassemblements politiques. Ils étaient apparus il y a trois ans lors des manifestations des « chemises rouges », les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.
La tête couverte d’une cagoule, vêtus d’un gilet pare-balles et armés de fusils automatiques, les « hommes en noir » sont devenus omniprésents dans les manifestations politiques en Thaïlande. Et leur efficacité est redoutable. Ils parviennent régulièrement à provoquer la débandade au sein des unités, de police ou de militaires, chargées de rétablir l’ordre.
Des mercenaires professionnels
En 2010, quand ces « hommes en noir » sont apparus pour la première fois, en moins d’une heure près d’une dizaine de soldats avaient été tués notamment dans des explosions de grenades. A l’époque, les « hommes en noir » semblaient avoir une motivation politique. Ils étaient formés par Seh Daeng, un général rebelle assassiné un mois plus tard.
Depuis, les choses ont changé. Les « hommes en noir » sont toujours là, du côté cette fois des opposants à Thaksin, fer de lance de ces milliers de manifestants réclamant la destitution de la Première ministre actuelle, Yingluck Shinawatra, une sœur de Thaksin.
Mais, selon plusieurs sources, les « hommes en noir » sont désormais des mercenaires professionnels, prêts à vendre leurs services à n’importe quelle faction. Le plus souvent, ce sont des militaires, ou d’anciens militaires. Ils sont aussi parfois « prêtés » à des groupes militants par leurs supérieurs qui veulent témoigner de leur sympathie politique.