La «diplomatie» du basketball en Corée du Nord

Le basketteur américain à la retraite Dennis Rodman est de retour à Pyongyang. Accompagné d’une équipe d’autres anciens joueurs de la NBA, ils ont atterri lundi 6 janvier dans le pays communiste et joueront un match amical le 8 janvier, jour de l’anniversaire de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen accusé de nombreuses violations de droits de l’homme. Un match d’hommage qui attire donc de très nombreuses critiques.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Dennis Rodman ne fait pas de politique. « Kim Jong-un est d’abord mon ami. Je l’adore », affirme le basketteur américain, pour lequel ce match de gala est un « cadeau d’anniversaire » pour le dirigeant nord-coréen, un cadeau qui permettra « d’ouvrir des portes » et « de dialoguer sur certains sujets ».

Mais la rencontre entre des anciens de la NBA, la ligue professionnelle de basket américaine, et des joueurs nord-coréens, représente du pain béni pour la propagande du régime, qui affirme que son « leader suprême » Kim Jong-un est adulé dans le monde entier. C’est pourquoi les critiques fusent. Au Etats-Unis, le député démocrate Eliot Engel a rappelé les souffrances de la population d’une Corée du Nord qualifiée « d’Etat-goulag ». Il a comparé ce match à « un déjeuner avec Hitler ».

Rodman a aussi été accusé de ne pas avoir cherché à faire libérer un prisonnier américain, détenu par Pyongyang depuis plus d’un an. Certains analystes estiment néanmoins que cette « diplomatie du basketball » pourrait contribuer à ouvrir la voie à d’autres échanges et projets de coopération, et donc à apaiser les tensions sur la péninsule coréenne.

 

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