En Chine, le culte de Mao reste vivace 120 ans après sa naissance

En Chine, c'est le 120ème anniversaire de Mao Tsé-toung. Des cérémonies ont lieu dans tout le pays. Un héritage dont le pouvoir chinois continue de se réclamer, malgré les heures sombres du maoïsme. Dans son discours, le chef de l’Etat Xi Jinping a minimisé les fautes commises par Mao, tout en regrettant « l’influence d’un seul homme dans les succès d’une société ».

La Chine de 2013 n’a pas encore décroché le portrait de Mao, place Tiananmen. Mais l’héritage est parfois difficile à porter. C’est donc à un jeu d’équilibre que se livre les dirigeants chinois depuis maintenant plus de trente ans.

C'était encore le cas, ce 26 décembre au matin, dans le discours de Xi Jinping prononcé dans le hall du Palais du Peuple. Le président chinois a encouragé à se méfier du culte de la personnalité, tout en réduisant la portée des crimes commis sous la Révolution culturelle sous le règne de Mao : « On ne peut pas attribuer le succès d’une société à un seul homme dans des conditions favorables. Mais nous ne pouvons pas non plus rendre un seul homme responsable de son échec lorsque les conditions sont devenues plus difficiles. »

La révolution culturelle et les millions de morts de la grande famine ne sont évidemment pas évoqués lors de ces célébrations officielles. Sur internet, une vidéo intitulée le « rêve chinois de Mao » raconte l’enfance et les pages glorieuses de l’épopée maoïste. Depuis mercredi soir minuit, des milliers de nostalgiques sont rassemblés à Shao Shan dans le sud du pays, le village natal du « Grand Timonier ».

Pélerinages pour les responsables politiques

Le président chinois Xi Jinping s’est rendu ce jeudi matin au mausolé de Mao Tsé-toung, place Tiananmen, à Pékin. Blouson noir, petit Leica en bandoulière, Cheng Wenju a passé ses dix dernières années a capturer dans son objectif les dernières statues de Mao. Il en resterait environ 200. Il y avait pourtant 2 000 statues de Mao sous la Révolution culturelle. Beaucoup ont été détruites dans les années 1980 suite à la politique d’ouverture du pays.

Un héritage contrasté, mais une légitimité dont les dirigeants chinois continuent de se réclamer. Selon un sondage réalisé par les médias officiels, 85 % des personnes interrogées jugent que « les réalisations du Grand Timonier dépassent largement les erreurs qu’il a commise ».


Des goodies made in Africa

La figure de Mao n’a pas disparue en Chine. Il est notamment très présent sur le marché aux timbres. Li Guoqing dirige une compagnie de vente d’objets philatéliques sur Internet. « Les nouveaux Mao, explique-t-il, viennent de loin : ils sont fabriqués en Afrique ! »

Des timbres venus de tout le continent, dont notamment une douzaine de portraits de Mao à coller sur les enveloppes émises par la Côte d’Ivoire. Ces nouveaux timbres sont moins cotés que les anciens, mais très recherchés par les philatélistes chinois pour leur originalité.

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