Chine: Amnesty International ne croit pas à la fin des camps de rééducation

La Chine a officiellement fermé ses camps de rééducation par le travail. Votée ce mardi 24 décembre par l'Assemblée nationale populaire chinoise, cette fermeture avait été annoncée le mois dernier, lors du conclave du Parti communiste chinois. Mais pour Mireille Boisson, responsable de l'Asie pour la branche française d'Amnesty International, ces camps de travail vont continuer d'exister.

Les camps de travail ont été créés en 1957 en Chine sous Mao Tsé-toung. Ils servent notamment à la répression des dissidents politiques. Les opposants pouvaient y être détenus pendant quatre ans, sans passer par un tribunal. Ils y étaient également torturés. Selon l'agence Chine nouvelle, ces camps sont devenus superflus du fait du développement du système judiciaire dans le pays.

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Une thèse qui ne convint pas Mireille Boisson, responsable de l'Asie pour la branche française d' Amnesty International. « Ils ont été officiellement fermés et puis rouverts sous un autre nom. On les appelle des centres de désintoxication ou on les appelle des classes d’éducation juridique », affirme-t-elle au micro de RFI. Elle évoque le « lavage de cerveau » pratiqué dans ces camps, et insiste également sur « des mauvais traitements, de la torture et du travail intensif » auxquels sont soumis les détenus.

« Un trou noir »

La responsable Asie d’Amnesty International pointe également « ce que l’on appelle les prisons noires : ce sont de vieux bâtiments désaffectés, dans lesquels on met les gens qu’on veut détenir, les gens gênants ». Des lieux qui ne sont pas reconnus, et donc difficile d’accès pour les organisations de défense des droits de l’homme. « Un lieu de détention où les gens ont disparu. C’est un trou noir », résume Mireille Boisson qui affirme qu’y sont enfermés « les gens qui ont des croyances religieuses qui déplaisent aux autorités, et en particulier le Falun Gong ».

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