Thaïlande: l’opposition boycottera les prochaines législatives

En Thaïlande, le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, a annoncé qu'il allait boycotter les élections législatives anticipées prévues le 2 février. Le gouvernement avait dissout le Parlement le 9 décembre dans l'espoir d'apaiser les manifestations massives du mouvement d'opposition. Mais le boycott du scrutin par le Parti démocrate risque de remettre en cause la validité de ces élections.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Il y a eu un débat intense au sein du Parti démocrate, le principal parti d'opposition en Thaïlande, avant que ne soit prise la décision du boycott des élections du 2 février prochain. Le leader de cette formation politique, Abhisit Vejjajiva, et d'autres poids lourds, souhaitaient participer aux élections, de peur de marginaliser définitivement leur parti. En effet, le Parti démocrate avait déjà boycotté les élections de 2006 dans une configuration assez semblable. Et un coup d'Etat avait suivi. De plus, le parti n'a pas remporté d'élections depuis le milieu des années 90.

Mais Suthep Thaugsuban, le leader du mouvement anti-gouvernemental qui manifeste dans les rues de Bangkok depuis plusieurs semaines, a fini par imposer ses vues. Pour ce politicien intransigeant, participer aux élections serait rentrer dans le jeu du gouvernement et trahir les manifestants. Il réclame une réforme du système politique par un Conseil du peuple nommé avant l'organisation de nouvelles élections.

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Suthep, dont les comptes bancaires ont été gelés vendredi par la police, a reçu depuis des dizaines de milliers d'euros de la part des manifestants. Il a annoncé pour dimanche une nouvelle manifestation massive dont l'objectif est de renverser le gouvernement de la Première ministre Yingluck Shinawatra, qui refuse de quitter le pouvoir.

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