Mise en examen de l’ancien Premier ministre thaïlandais et chef de l’opposition Abhisit Vejjajiva

En Thaïlande, quelque milliers de protestataires manifestent toujours dans les rues pour demander le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra. Mais la mobilisation est bien moindre par rapport aux 140 000 personnes de lundi dernier. Mais un nouvel épisode judiciaire pourrait à nouveau mobiliser les opposants : la mise en examen de l’ancien Premier ministre et aujourd’hui chef de l’opposition Abhisit Vejjajiva.

Abhisit Vejjajiva, l’ancien Premier ministre et aujourd’hui chef de l’opposition, a été inculpé ce matin de meurtre. Ce qui renvoie la Thaïlande à l’autre grande crise de ces dernières années, celle qu’elle avait vécu durant l'année 2010. A l’époque, ce sont les « chemises rouges », aujourd’hui au pouvoir, qui avaient bloqué la capitale pendant deux mois pour réclamer le départ du gouvernement d’Abhisit Vejjajiva, qui a fini par envoyer l’armée. Le bilan fut de plus de 90 morts et de 1 900 blessés. C’est dans ce cadre que celui qui est aujourd’hui le chef de l’opposition a été inculpé. 

Manoeuvre

Cette inculpation arrive précisément au moment où le gouvernement Shinawatra est en difficulté. La Première ministre vient de remettre son mandat en jeu en dissolvant l'Assemblée nationale, pour montrer qu’elle a entendu les revendications des manifestants. Cette mise en examen était prévue depuis la fin du mois d'octobre ; à l'époque, l'opposition dénonçait déjà une manoeuvre de la Première ministre.

Balles réelles

Mais celui qui est à la tête des manifestations, ce n'est pas Abhisit Vejjajiva, c'est une autre figure du parti démocrate, Suthep Thaugsuban. Il est lui aussi soupçonné de meurtre dans la répression de 2010, souçonné d'être celui qui a autorisé les forces de l’ordre à tirer à balles réelles. Celui qui à l'époque était vice-Premier ministre ne s'est pas présenté ce matin au tribunal de Bangkok où il devait, comme Abhisit Vejjajiva, se voir signifier son inculpation.

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