Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le chef de gouvernement Yingluck Shinawatra suit strictement le processus constitutionnel. Elle a dissous le parlement et des élections doivent avoir être organisées dans les 60 jours. Durant cette période, le gouvernement actuel va conserver le pouvoir administratif pour gérer le pays. Les manifestants et leur leader, Suthep Thaugsuban, refusent cela.
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Car ils souhaitent une transformation profonde avant la tenue d’élections. Ils veulent appliquer la vision de Suthep Thaugsuban, qui est de mettre en place un Conseil populaire qui serait nommé par des instances supérieures, et qui établirait un système politique où le rôle des élections serait limité, et où le poids des institutions traditionnelles comme la monarchie ou la magistrature serait renforcé.
Une sorte de monarchie absolue, où les rouages essentiels de la démocratie sont marginalisés. Il y a là dedans une ironie. Cette crise politique a été provoquée par un projet d’amendement constitutionnel lancé par le gouvernement, mais maintenant, ce sont ces mêmes manifestants qui réclament le droit de déroger à la Constitution.