Thaïlande: le 1er ministre propose un référendum, les députés d'opposition démissionnent

La Thaïlande continue à s'embourber dans la crise politique à la veille d'une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale. Le Premier ministre Yingluck Shinawatra a proposé ce dimanche un référendum pour tenter de trouver une issue à la crise, mais cette option est d'ores et déjà compromise par le principal parti d'opposition, lequel a demandé à tous ses députés de démissionner de leur siège de député.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

La manoeuvre du gouvernement est habile. En suggérant d'organiser un référendum sur les propositions du mouvement antigouvernemental dirigé par Suthep Thaugsuban, le gouvernement propose de vérifier la représentativité des partisans d'un système où le rôle des élections serait marginal.

Car, jusqu'à présent, ceux qui se sont exprimés bruyamment dans les rues de Bangkok représentent une portion spécifique du pays : en majorité, l'élite urbaine, dotée d'une éducation supérieure et très éloignée du mode de vie rural qui domine le pays. Il n'est pas très difficile de prévoir que la proposition fumeuse faite par Suthep Thaugsuban d'un «Conseil populaire» nommé par des instances supérieures ne recueillerait pas l'assentiment de la majorité.

Aussi il n'est guère étonnant que dans la foulée de l'annonce du chef du gouvernement Yingluck Shinawatra, le Parti démocrate d'opposition a demandé à l'ensemble de ses députés de démissionner du Parlement. La raison avancée pour justifier ce mouvement drastique est que le gouvernement serait devenu illégitime. Mais l'image qui ressort est plutôt celle d'une équipe de football qui est en train de perdre et qui quitte le terrain au milieu du match parce qu'on ne lui a pas remis la coupe de la victoire.

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