Le roi Bhumibol Adulyadej ne devait pas être roi. C’est le décès tragique de son frère dans un accident qui l’a poussé sur le trône. Il s'y assied en 1950, à l'âge de 23 ans, après une période de régence qui lui permet de terminer des études littéraires en Suisse. Depuis, par ses innombrables voyages avec sa femme la reine Sirikit dans le royaume et à l’étranger, par ses divers talents de photographe, d'auteur, compositeur et ingénieur, il a peu à peu acquis le statut d’icône, de père de la nation, de demi-dieu même.
Des petits films à sa gloire sont diffusés dans les cinémas avant chaque séance. Ceux qui ont l’honneur de le croiser doivent se prosterner et une loi controversée punit de plusieurs années de prison quiconque tiendrait des propos relevant du crime de lèse-majesté - une loi souvent instrumentalisée par les différents camps politiques. Pourtant le roi est sensé être au-dessus des partis : il ne s’exprime jamais sur ces sujets, appelant tout au plus au calme dans les périodes de tensions comme celle que le pays traverse en ce moment.
Mais le roi est malade, depuis des années, et son fils est peu considéré par la population. Parler de la future mort du roi est impossible tant le respect pour lui est grand. Difficile dans ces conditions de préparer l’avenir, dans un pays en crise depuis des années où le roi constitue actuellement le seul ciment de la société.
Un exemple d'hommage au roi de Thaïlande avant une séance de cinéma